tement la tête, et, voyant Litvinof, elle frissonna et saisit le bras du fauteuil.
— Vous m’avez effrayée, murmura-t-elle.
Litvinof la considéra avec une muette surprise. L’expression de son visage, ces yeux éteints le frappèrent. Irène sourit avec effort et répara le désordre de sa chevelure.
— Ce n’est rien… Je ne sais vraiment pas… il paraît que je me suis endormie ici.
— Excusez-moi, Irène Pavlovna, commença Litvinof, je suis entré sans me faire annoncer… J’ai voulu faire ce qu’il vous a plu de me demander. Comme je pars ce soir…
— Ce soir ? Mais vous m’avez dit, ce me semble, que vous vouliez d’abord écrire une lettre…
— J’ai envoyé un télégramme.
— Ah ! vous jugez urgent… Et quand partez-vous ? C’est-à-dire à quelle heure ?
— À sept heures.
— Ah ! à sept heures ! Et vous êtes venu prendre congé de moi ?
— Oui Irène Pavlovna, prendre congé.
Irène se tut.
— Je dois vous remercier, Grégoire Mikhailovitch ; il vous a probablement fallu faire un effort pour venir ici ?
— C’est vrai, Irène Pavlovna, un effort.
— En général, la vie n’est pas une chose facile, Grégoire Mikhailovitch ; qu’en pensez-vous ?
— C’est selon, Irène Pavlovna.