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PREMIER AMOUR

Zinaïda avait donné un caractère nouveau à nos réunions. De par mon droit de page, j’étais assis auprès d’elle. Elle proposa entre autres choses que celui qui aurait une amende à payer racontât son rêve ; mais cela n’eut qu’une demi-réussite. Les rêves étaient peu intéressants (Belovzorov avait rêvé qu’il avait donné des poissons à manger à son cheval, lequel avait une tête en bois), ou inventés ; ainsi Maïdanov nous raconta une vraie nouvelle dans laquelle il mettait des sépultures, des anges, des lyres, des fleurs parlantes et des sons que l’on entendait au loin. Zinaïda ne le laissa pas achever.

— Si c’est pour raconter des histoires, dit-elle, alors que chacun, à son tour, en raconte une de son invention…

Le premier qui dut raconter pour le paiement de son amende, fut encore Belovzorov.

Le jeune hussard se troubla.