Page:Tournefort Voyage Paris 1717 T2.djvu/512

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aujourd’hui pour les Ordres sacrez ; celui qui se destine à l’Etat Ecclesiastique, se presente au Curé, accompagné de son pere et de sa mere qui authorisent la declaration que leur fils fait de vouloir se consacrer à Dieu. Le Curé bien informé de son dessein, sans se mettre en peine de lui répresenter la pesanteur du fardeau dont il va se charger, sans l’exhorter à demander à Dieu les graces nécessaires pour perseverer dans un état si saint, sans lui ordonner de pratiquer les vertus inséparables de ce ministere, se contente de luy mettre une chappe sur le dos en récitant quelques Oraisons. Voilà la premiere céremonie. On la répete six fois, d’année en année, sans garder aucune regle pour le temps qui se trouve entre deux ; mais lorsque l’Ecclesiastique a atteint l’âge de 18 ans, il peut se faire sacrer ; ces impositions de la Chape, accompagnées de quelques Oraisons particulieres, ne servant que pour les autres Ordres, qui sont la Clericature, le Sousdiaconat et le Diaconat. En attendant si le Prêtre veut se marier, comme cela se pratique toujours chez eux, aprés la quatriéme céremonie on lui fait épouser la fille qu’il souhaite. Aprés l’imposition de la Chape, il s’addresse à un Evêque ou à un Archevêque qui le revêtit de tous les habits sacerdotaux. Cette céremonie coûte plus que les autres, car il faut payer plus cher à mesure qu’on avance dans les Ordres. Autrefois les Prêtres Armeniens ne pouvoient pas se remarier aprés la mort de leurs femmes ; ils ne se sont pas tout-a-fait relâchez sur cet article, mais ils ne peuvent plus dire la Messe quand ils épousent une seconde femme, comme si leur caractere étoit effacé par le second mariage. Les nouveaux Prêtres sont obligez de rester un an dans l’Eglise pour ne s’occuper que du service Divin : aprés lequel temps la pluspart couchent dans l’Eglise la veille du jour qu’ils doivent celebrer ; quelques-