Page:Tournefort Voyage Paris 1717 T2.djvu/58

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domestiques, ou à ceux qui en offrent le plus d’argent.

Les Zaims et les Timariots ne different quasi entre eux que par le revenu. Les Zaims ont les plus fortes Commanderies, et leurs revenus sont depuis vingt mille, jusques à quatre-vingt dix-neuf mille neuf cens quatre-vingt dix-neuf aspres. S’il y avoit un aspre de plus, ce seroit le revenu d’un Pacha : ainsi lorsqu’un Commandeur vient à mourir, l’on partage la Commanderie, supposé qu’elle ait augmenté de revenu sous le deffunt, comme cela arrive ordinairement ; car on les augmente plutôt que de les laisser déperir. Les Zaims doivent entretenir pour le moins quatre cavaliers, à raison de cinq mille aspres de rente pour la dépense de chacun.

Il y a deux sortes de Timariots, les uns reçoivent leurs provisions de la Porte, et les autres du Viceroy du pays ; mais leurs équipages sont moindres que ceux des Zaims, et leurs tentes plus petites et proportionnées à leur revenu. Ceux qui reçoivent leurs patentes de la Cour, ont depuis cinq ou six mille, jusques à dix-neuf mille neuf cens quatre-vingt dix-neuf aspres : s’ils avoient un aspre de plus, ils passeroient au rang des Zaims. Ceux qui prennent des Lettres patentes des Viceroys, ont de revenu depuis trois mille aspres jusqu’à six mille. Chaque Timariot est obligé d’entretenir un cavalier par chaque trois mille aspres du revenu qu’il tire de sa Commanderie.

Les Zaims et les Timariots doivent marcher en personne à l’armée, aux premiers ordres qu’ils reçoivent, sans que rien les puisse dispenser de ce devoir ; les malades vont en litiere, et les enfans dans des paniers ou dans des berceaux. Les Timariots sont obligez de fournir des paniers à leurs cavaliers, qui s’en servent à porter la terre necessaire pour combler les fossez et les tranchées. Cette ca-