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me que sur celles de Tite et de Domitien.

À un mille ou environ au delà de Meles, sur le chemin de Magnesie à gauche au milieu d’un champ, on montre encore les ruines d’un bâtiment que l’on appelle le Temple de Janus, et que Mr Spon soupçonnoit être celui d’Homere ; mais depuis le départ de ce voyageur, on l’a mis tout à fait à bas, et tout ce quartier est rempli de beaux marbres antiques. À quelques pas de là coule une source admirable qui fait moudre continuellement sept meules dans le même moulin. Quel dommage que la mere d’Homere ne vint pas accoucher auprés d’une si belle fontaine ! On y voit les débris d’un grand Edifice de marbre, nommé les Bains de Diane ; ces débris sont encore magnifiques, mais il n’y a point d’Inscriptions.

Si des Bains de Diane on veut aller dans les campagnes de Menemé ; outre qu’elles sont fertiles en Melons, en Vins, et en toutes sortes de fruits, on y trouve une terre remplie de sel fixe naturel, dont on se sert au lieu de soude pour faire du savon.

Le 25 Janvier nous partîmes de Smyrne pour Ephese sur les neuf heures du matin. En sortant de la ville on entre dans la voye Militaire, laquelle est encore pavée de grands quartiers de pierre, coupez presque en losanges. À trois heures de Smyrne on passe un assez beau ruisseau qui va se rendre dans la mer ; mais nous en rencontrâmes un autre, à prés de quatre heures de là, qui peut passer pour une petite riviere. Le pays est plat, inculte, couvert en quelques endroits de petits bois semblables à des taillis entremêlez de Pins. Nous bûmes du Caffé sur le chemin dans une prairie où un Turc avoit établi une échope, ou petite maison de bois ambulante. Nous arrivâmes sur les quatre heures et demie, à Tcherpicui méchant village dans une grande plaine toute inculte, où