Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/117

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Tout à coup les cours se trouvent remplies, les escaliers franchis, les appartements envahis.

Ils pénètrent jusqu’au cabinet du Roi, dont les portes leur sont ouvertes.

Nous entourions tous la famille royale. Le Roi, avec beaucoup de noblesse, se porta en avant, en demandant ce qu’on voulait, ce qu’on prétendait faire.

Il ne fut d’abord répondu que par des cris confus : « Vous n’êtes pas un bon citoyen… vous vouliez faire égorger le peuple par votre garde… »

Le Roi dit quelques mots qui ne furent point entendus ; mais une espèce de chef, d’orateur, présentant au Roi un bonnet rouge, lui dit : « Si tu es bon citoyen, mets-le sur la tête. »

Le Roi hésitait. Quelqu’un s’approcha et lui dit : « La vie de votre famille en dépend. »