Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/118

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Le Roi prit le bonnet, le mit sur sa tête. Quelques serviteurs fidèles, M. le maréchal de Mailly, MM. d’Hervilly et Acloque, et une douzaine de gardes nationaux entourèrent le Roi. En allant au-devant des émeutiers, il était sorti de son cabinet et il était passé dans sa première antichambre. On approcha une chaise, et le Roi monta sur les coffres qui étaient dans l’embrasure des croisées, pour être vu de cette horde armée de fourches, de faux, de piques, et qui, dans son exaltation, était parvenue à monter dans les appartements un canon chargé. La mèche était prête, et apparemment, en cas de résistance, on aurait fait feu sur nous.

Pendant que le Roi se dévouait au salut de sa famille, un bandit s’approcha du groupe que nous formions dans un coin de l’appartement, et demanda d’une voix à faire frémir :