Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/119

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« Où est la Reine ?… laquelle est la Reine ?… »

Madame Élisabeth, qui était près de la Reine, s’élançant en avant par un mouvement plein de grandeur, se mit devant elle, et, d’une voix forte, dit :

« Me voilà !… »

La Reine, arrêtant sa belle-sœur, passa devant Madame Élisabeth.

« C’est moi, dit-elle, qui suis la Reine. »

Ce combat de générosité, ou peut-être l’incertitude où se trouva celui qui avait parlé, lui imposa silence, et dans ce moment des gardes nationaux bien intentionnés, qui s’étaient mêlés parmi cette foule, se mirent à crier :

« En voilà assez… c’est bien… vive le Roi patriote !… Allons-nous-en… »

Ces cris répétés commencèrent à ébranler la multitude.