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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/156

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m’emmena dans un cabinet… « Ma chère Pauline, me dit-elle, nous connaissons votre discrétion, votre attachement pour nous ; j’ai une lettre de la plus grande importance dont je voudrais me débarrasser avant de partir d’ici : comment la faire disparaître ? »

« Il n’y avait ni feu ni lumière… Nous déchirâmes cette lettre de huit pages, nous essayâmes d’en broyer quelques morceaux dans nos doigts et sous nos pieds ; mais ce travail était long, elle craignait que son absence ne donnât des soupçons… J’en mis des morceaux dans ma bouche, et je les avalai. Cette bonne Madame Élisabeth voulut en faire autant, mais son cœur se souleva. Je m’emparai de ce qui en restait, je l’avalai encore, et bientôt il n’en resta plus vestige.

« Nous rentrâmes, et, l’heure du départ pour le Temple étant arrivée, la famille