Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/163

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et me conduisit chez la Reine. Nous trouvâmes tout le monde sur pied.

« Notre séparation d’avec la famille royale fut déchirante, et, quoique l’on nous assurât que nous reviendrions après avoir subi un interrogatoire, un sentiment secret nous disait que nous la quittions pour longtemps.

« On nous fit traverser les souterrains aux flambeaux. À la porte du Temple, nous entrâmes dans un fiacre, et l’on nous conduisit à l’Hôtel de Ville : un officier de gendarmerie était avec nous dans la voiture.

« Arrivées, on nous fit monter dans une grande salle, et l’on nous fit asseoir sur une banquette : pour nous empêcher de causer ensemble, on nous avait séparées en plaçant entre nous des officiers municipaux.

« Nous restâmes assises sur cette banquette plus de deux heures. Enfin, vers les trois heures du matin, on vint appeler la