Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/170

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d’être réunie à ma mère… Je le lui demandai avec une grande vivacité, et je vis que ma prière le touchait… Il réfléchit un moment, et me dit : « Demain je dois revenir ici, et nous verrons ; je ne vous oublierai pas. »

« Le pauvre guichetier, en fermant ma porte, me dit à voix basse : « Il est touché, je lui ai vu les larmes dans les yeux ; ayez courage : à demain ! »

« Ce bon François, car c’était le nom de ce guichetier, me donna de l’espoir et me fit un bien que je ne puis exprimer.

« Je me mis à genoux ; je fis ma prière avec un calme et une tranquillité parfaite, je me jetai tout habillée sur l’horrible grabat qui servait de lit ; j’étais abîmée de douleur et de fatigue ; je dormis jusqu’au jour.

« Le lendemain, à sept heures du matin, ma porte s’ouvrit, et je vis entrer Manuel,