Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/186

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me souvinsse pas bien de tous les renseignements qu’il m’avait donnés ; cette crainte, en augmentant celle que j’avais moi-même, me troubla tellement, que, en sortant de la maison, je savais à peine si je devais tourner à droite ou à gauche ; comme il vit de la fenêtre que j’hésitais, il me fit un signe, et je me souvins alors de tout ce qu’il m’avait dit.

« Mes deux habillements, l’un sur l’autre, me donnaient une figure étrange : mon air inquiet pouvait me faire paraître suspecte ; il me semblait que tout le monde me regardait avec étonnement.

« J’eus bien de la peine à arriver jusqu’à l’endroit où je devais trouver le fiacre ; les jambes commençaient à me manquer.

« Mais enfin je l’aperçus et je ne puis dire la joie que j’en ressentis ; je me crus pour lors absolument sauvée.

« Je me retirai dans l’allée, qui était fort