Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/203

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de venir au secours d’une femme qui se trouvait mal. J’allai, et je vis une jeune et jolie personne absolument évanouie ; ceux qui la secouraient avaient essayé en vain de la faire revenir, elle paraissait étouffer : pour la mettre plus à l’aise, ils avaient détaché sa robe, et, lorsque j’arrivai, l’un d’eux se disposait à couper son lacet avec le bout de son sabre... Je frémis pour elle d’un tel secours et demandai qu’on me laissât le soin de la délacer ; pendant que j’y travaillais, un des spectateurs aperçut à son cou un médaillon dans lequel était un portrait qu’il ne pensa pas pouvoir être autre que celui du Roi ou de la Reine, et, s’approchant de moi, il me dit bien bas : « Cachez ceci dans votre poche : si on le trouvait sur elle, cela pourrait lui nuire. »

« Je ne pus m’empêcher de rire de la sensibilité de cet homme, qui l’engageait à