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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/205

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bien augmentée lorsque j’aperçus, à la tête de ceux qui me venaient chercher, le même homme qui m’avait donné des nouvelles de Pauline. Je pensai que celui qui était déjà mon libérateur, puisqu’il m’avait rassurée sur le sort de mon enfant, ne pouvait devenir mon bourreau, et qu’il n’était là que pour me protéger. Cette idée ayant encore augmenté mon courage, je me présentai tranquillement devant le tribunal.

« Je fus interrogée pendant environ dix minutes, au bout desquelles des hommes à figures atroces s’emparèrent de ma personne ; ils me firent passer le guichet de la prison du côté de la rue des Balais, et je ne puis vous exprimer le trouble que j’éprouvai à l’horrible spectacle qui s’offrit à moi.

« Une espèce de montagne s’élevait contre la muraille ; elle était formée par les membres épars et les vêtements sanglants de ceux