Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/206

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qui avaient été massacrés à cette place ; une multitude d’assassins entouraient ce monceau de cadavres ; deux hommes étaient montés dessus ; ils étaient armés de sabres et couverts de sang.

« C’étaient eux qui exécutaient les malheureux prisonniers qu’on amenait là l’un après l’autre.

« On les faisait monter sur ce monceau de cadavres sous le prétexte de prêter le serment de fidélité à la nation ; mais, dès qu’ils y étaient montés, ils étaient frappés, massacrés et livrés au peuple ; leurs corps, jetés sur les corps de ceux qui les avaient précédés, servaient à élever cette horrible montagne dont l’aspect me parut si effroyable.

« Lorsque je fus auprès, on voulut aussi m’y faire monter ; mais M. Hardy, qui me tenait par le bras, et huit ou dix hommes qui m’entouraient, prirent ma défense. Ils