Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/238

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et les hurlements des furies de la guillotine ont salué son supplice. Mais qu’importent ces injures ! On n’a pu lui ôter ce cœur magnanime qui l’avait soutenue dans toutes ses épreuves, et elle est morte comme elle avait vécu, en reine. C’est ainsi que l’admiration se mêlait à la douleur que nous éprouvions pendant qu’on nous racontait ces détails. Mais la douleur était la plus forte.

Ajoutez à cela que nos craintes sur M. le Dauphin, ce noble et malheureux enfant livré aux mains les plus viles, nos inquiétudes pour Madame et pour Madame Élisabeth, remplissaient nos cœurs d’amertume.

Notre tranquillité personnelle prit fin au mois d’avril 1794. Je ne puis préciser la date du jour, mais je suis sûre que nous étions entrés dans ce mois, lorsqu’un jour, vers les neuf heures du matin, un domestique en