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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/237

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vint nous déchirer le cœur : la mort de la Reine ! Nous qui l’avions connue, aimée, qu’elle avait aimées ; nous qui avions vécu dans son intimité à Versailles, aux Tuileries, au Temple, qui savions tout ce que son cœur contenait de vertus royales et d’aimables qualités ! Nous étions avides de détails et, en même temps, nous craignions d’en demander. Ces détails étaient si cruels et si navrants ! Jusqu’au dernier moment la haine révolutionnaire avait suivi notre infortunée Reine.

Nous sûmes son attitude courageuse devant le tribunal révolutionnaire, son appel à toutes les mères, sa sortie de la Conciergerie en déshabillé blanc ; on n’avait pas même voulu lui accorder pour aller à l’échafaud le carrosse que la Convention envoya au Roi. C’est dans une ignoble charrette que la Reine de France est allée à l’échafaud,