Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/243

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Il est très-utile de juger les choses par comparaison ; les souffrances passées font ainsi quelquefois paraître plus légères les souffrances présentes : les souvenirs du Temple, de la Force, de Vincennes, nous firent trouver quelque agrément dans notre logement.

Il y avait déjà beaucoup de monde dans cette maison : hommes et femmes mangeaient en commun ; la nourriture n’avait rien de délicat. On prenait dans ce qu’il y avait de pis, dans les rebuts des boucheries et des paniers à légumes ; on ajoutait à cela du pain de munition de la plus mauvaise qualité. Il était vraiment difficile, malgré toute la sobriété possible, de se contenter d’un pareil menu. Heureusement, on nous permit de faire venir du dehors quelques légumes secs, du beurre et du lait ; on visitait ces provisions au greffe, après quoi nous les montions dans nos chambres.