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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/244

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Je m’instituai cuisinière de ma chambrée, et le repas du soir était un festin de ma façon. Seulement l’heure de ce repas ne fut pas toujours la même : il vint un moment où la lumière nous fut interdite, et je fus dans l’obligation d’allumer mon fourneau de terre assez à temps pour que nous pussions souper au jour.

On jouissait dans l’intérieur de la maison de la plus grande liberté. C’était, il est vrai, la liberté en prison, mais du moins on pouvait se voir, se visiter. En vérité, le commissaire du Comité de sûreté générale nous avait rendu un grand service en nous conseillant cette prison de préférence aux autres. Il y avait entre la plupart des prisonniers une bienveillance, une union presque fraternelle. Cependant nous fûmes avertis que nos paroles, nos soupirs, pouvaient trouver des surveillants et des interprètes