Aller au contenu

Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des gardes de la barrière de Grenelle, qui nous aperçurent, nous firent signe de nous arrêter.

La crainte de leurs fusils nous obligea à leur obéir, et il nous fut signifié que, les ordres étant donnés de ne laisser sortir personne de Paris, on ne pouvait passer l’eau à cet endroit.

Mon mari objecta qu’étranger à Paris, venu de la veille et sans paquets, il voulait retourner chez lui, et qu’il était d’autant plus pressé de s’en aller que sa femme était grosse, et qu’on paraissait craindre qu’il n’y eût du désordre dans la capitale.

Il fallut assez longtemps pérorer. Enfin, M. de Béarn obtint qu’on nous laisserait passer, nous autres femmes ; quant à lui, il dut renoncer à nous accompagner.

Nous nous embarquâmes donc, et nous atteignîmes l’autre rive, non sans éprouver