Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/298

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j’étais impatient d’approcher de ces tombeaux sacrés.

« La porte s’ouvre ; j’entre, escorté du père et d’une de ses filles ; un saint respect me saisit : je tremble de fouler aux pieds cette poussière, qui peut-être est la cendre de ces augustes victimes.

« Je ne vous peindrai pas ce que j’ai éprouvé en me trouvant là, sur cette place, sur ce petit coin de terre auquel se rattachent tant de sujets de douleur, tant de pénibles souvenirs, et où les grandes réflexions naissent d’elles-mêmes.

« Le Roi et la Reine sont là ! me dit mon respectable guide... Le Roi a été déposé ici ; neuf mois après, la Reine, au moment où elle monta sur l’échafaud, demanda que son corps fût mis à côté de celui du Roi ; cette grâce lui fut accordée : un courrier nous arriva, porteur de l’ordre de creuser sa fosse