Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/30

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Ainsi une fois, c’était en 1782, la Reine avait conduit la jeune princesse au monastère, et, comme elle était à la veille d’être inoculée, on ne lui avait fait servir qu’une très-légère collation. Madame Royale, qui avait encore faim, ne fit aucune observation, et se contenta de ramasser jusqu’aux moindres miettes de pain. L’une des religieuses fit alors l’observation que la soumission et la sobriété de la jeune princesse semblaient annoncer chez elle quelque vocation pour la vie des Carmélites, et elle demanda à la Reine si, la chose étant, elle en ressentirait quelque déplaisir. « Loin de là, répondit celle-ci, j’en serais au contraire très-flattée. » Marie-Antoinette, ayant désiré que toutes les religieuses vissent sa fille, demanda à celle-ci, quand toute la communauté fut réunie, si elle n’avait rien à leur dire : « Mesdames, répondit la petite princesse, qui n’avait alors