Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui ne pensaient pas de même cessèrent de se voir. Au fond les conversations étaient devenues des discussions, presque des disputes qui préludaient à des luttes plus sérieuses, et chaque salon devenait un camp. Les esprits étaient si animés, qu’il n’était pas possible qu’on n’en vînt pas bientôt à des chocs. C’est ainsi que se succédèrent le serment du Jeu de Paume, la séance royale du 23 juin, la réunion et la confusion des trois ordres dans une assemblée unique, les premiers troubles de Paris, le siège de la prison de l’Abbaye, fait par plusieurs milliers d’hommes qui voulaient délivrer onze gardes françaises détenus à cette prison militaire pour délit d’insubordination. Bientôt après, le Roi voulut congédier Necker, dont la politique, toujours disposée aux concessions, lui paraissait compromettre l’autorité royale. MM. de Montmorency, de la Luzerne et de