Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/60

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ma mère : la Reine et ma mère, seules, avaient une clef de cet escalier.

J’ai remarqué que dans les temps de révolution il y avait toujours des moments de calme après les grands orages, et c’est cela qui trompe ceux qui sont engagés dans ces crises. Si elles se développaient sans discontinuité, on se roidirait pour résister, et peut-être finirait-on par en triompher. Mais, comme le courant se ralentit quand il a emporté les premières digues, on se laisse aller à l’espoir que tout est fini, et, dans la crainte de troubler ce calme relatif dont on jouit délicieusement, on omet de prendre les précautions nécessaires. Ce fut un peu ce qui arriva. Dans les premiers temps du séjour de la famille royale à Paris, et après les journées des 5 et 6 octobre, et les troubles qui suivirent, et dans lesquels un boulanger nommé François fut pendu à un