Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/71

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Rien n’était préparé à Saint-Cloud pour l’arrivée du Roi. Chacun provisoirement s’établit comme il put. Madame, depuis sa première communion, mangeait avec le Roi ; M. le Dauphin mangeait seul ; ma mère avait une table et recevait les personnes de service près de la famille royale.

Au bout de quelques jours, le Roi décida que les personnes du voyage seraient admises à sa table[1]. J’étais du voyage, mais j’étais bien jeune ; en outre, je n’étais pas présentée, puisque je n’étais pas mariée : je ne pouvais, d’après l’étiquette, être admise à la table du Roi, je me trouvai donc dans la nécessité de dîner seule.

Le Roi daigna s’apercevoir de mon absence, et, avec cette bonté qu’il montrait en toute occasion, il pensa à me tirer de ma

  1. Les règles de l’étiquette voulaient que les princes du sang fussent seuls admis à la table du Roi.