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L’Universelle Harmonie ?

À Paul BRIEN

Je n’ai pas trouvé les alcools assez forts pour me donner un peu de joie et je suis rentré avec ma lassitude. J’aurais voulu ne plus rien voir, oublier la tragédie que j’ai sentie éparse cette nuit dans le ciel serein, dans les pays lointains que la guerre frôle de ses ailes de chauve-souris, sur les boulevards, dans les bars clairs et joyeux, dans les bas-fonds ténébreux, derrière les rideaux lumineux des maisons closes, dans la terre noire du carbonifère, au fond des mers sépulcrales, dans la conscience des hommes… Je suis rentré avec ma vision tragique. J’aurais tant voulu être joyeux, ou tout au moins dormir tranquille. Hélas ! les alcools n’ont plus de prise sur mon corps et je n’ai pas entendu la musique dont j’avais faim.

L’universelle harmonie ? Les hommes, myopes et terrifiés devant la course mécanique des astres et la résurrection périodique de la terre, ont dressé au zénith l’image humaine