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pagnes de la maison-mère. Le 19 septembre, Sœur Phelan, économe du couvent, et sœur Marie-de-la-Nativité se rendent chez les bourgeois des exploitations forestières, à Aylmer, et demandent du bois d’œuvre et de charpente pour l’édifice projeté. Elles l’obtiennent. Le 18 décembre, les dames de la ville font un bazar qui rapporte $900. Le 1er janvier 1861, Mgr Guigues fait ses étrennes à l’hôpital, soit $1200. D’autres offrandes viennent d’un peu partout, et les plans sont confiés à M. Bourgeau, architecte de Montréal, qui les prépare avec le Père Aubert. Nous lisons dans l’adjudication que M. Pétrus Rocque est directeur des travaux à raison d’un chelin l’heure ; M. W. Davis a la maçonnerie en main ; M. Marier s’occupe de la pierre de taille et M. Pigeon des charpentes et de la menuiserie. Les ouvriers sont à la besogne le 3 mai, posant les fondations sur un terrain en partie venant de l’Artillerie, et en partie des Sœurs. Ce sont les assises du bâtiment central de l’hôpital actuel. On chôme souvent, toutefois, car l’argent manque. Enfin, le 19 mars 1866, après de nombreux atermoiements, une grande cérémonie religieuse réunit tout le monde autour de l’édifice nouveau.

Pendant la construction, les œuvres diverses de la charité ont grossi les fonds de l’hôpital. Le 26 mai 1861, la bénédiction des quatre pierres angulaires a donné lieu à une quête : $180.00. M. Goodwin fait un peu plus tard une collecte chez les protestants, et apporte $180.00 lui aussi. En 1864, les dames font un nouveau bazar, dont la recette nette est de $2800. Mgr Guigues, toujours généreux pour les pauvres, donne $2000, et Mlle Julie Dulong offre, avec ses services dorénavant ininterrompus, une somme de $1200.

Un fait tranche dans cette émulation de la charité. Il y avait à Ottawa depuis 1857 un ancien bourgeois de la compagnie du Nord-Ouest, qui, après la fusion de cette compagnie avec celle de la Baie d’Hudson en 1821, avait abandonné les affaires du Couchant pour reprendre ses labeurs de traite dans l’Est. M. Joseph-Félix Larocque, frère du célèbre découvreur François-Antoine Larocque, et découvreur lui-même, avait quitté l’Ouest pour aller fonder le poste de Mingan et prendre la surintendance de tous les postes que la Cie de la Baie d’Hudson avait installés dans le bas Saint-Laurent. Il démissionna en 1830, et possédait