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Page:Tremblay - Pierre qui roule, 1923.djvu/56

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PIERRE QUI ROULE

était restée à l’étranger, disant qu’elle reviendrait au pays lorsque son bas de laine serait plein d’argent.

Deux ou trois familles étaient allées s’établir à Bourbonnais, dans l’Illinois. C’était quelque temps avant l’apostasie de Chiniquy. Un homme et sa femme y étaient morts des fièvres intermittentes peu après leur arrivée dans cette région alors insuffisamment assainie. Les autres ne sont jamais, revenus. Quénoche avait été tenté d’émigrer, mais avait fini par laisser partir ses voisins sans les suivre.

Quéquienne agissait parfois en qualité de commis aux écritures lors des nombreuses ventes par encan qui précédaient le départ des émigrants. En 1859, Quénoche se trouvait chef d’une famille de neuf enfants dont quelques-uns commençaient à grandir. La vie devenait plus difficile, La fabrication mécanique des chaussures nuisait à la cordonnerie domestique. Il vendit sa maison, en se réservant le droit de rachat à un prix spécifié, et se rendit avec sa famille à Saint-Denis pour y prendre le bateau qui devait les conduire à Montréal.

DÉPART POUR LES ÉTATS-UNIS

En 1858, M. Bernier avait été remplacé à l’école du village de Sainte-Victoire par un instituteur qui était censé enseigner l’anglais, bien qu’il fût peu versé dans la connaissance de cet idiome. Heureusement pour Quéquienne, un jeune étudiant, Irlandais d’origine et Montréalais de naissance, était venu passer un an chez le nouveau maître d’école afin de se perfectionner dans l’étude de la langue française. Il s’était pris d’affection, pour Quéquienne et s’était chargé de lui faciliter l’étude de l’anglais, langue que celui-ci maniait, d’une façon peut-être incorrecte mais suffi-