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UMTAIIIS.MK I :T TItAXSCENDANTALISME 193

cratie jeffersonienne les New Englanders furent pour la plupart dépourvus de préoccupations politiques au temps des Présidents virgiiiiens. Certains de leurs dirigeants caressaient un projet de séparation aussi prématuré qu’injustifié, et leurs sentiments loyalistes eurent à soullVir au cours de la guerre de 1812. Ils virent avec regret se reculer les frontières de la République par l’achat de la Louisiane ; l’afTaiblissement de leur marine marchande pendant les brouilles avec la drande-Bretagne et la France les remplirent d’appréhensions plus cruelles encore. Mais tandis que les New Englanders étaient devenus moins fanatiques eu matière de religion, plus portés à apprécier et a acquérir les biens de ce monde ; tandis qu’ils se désintéressaient de plus en plus de la politique et, h bien des égards, du développement de la République, ils n’avaient rien perdu, ou très peu, de leurs vertus originelles : piété , ép arg ne e t énergie . Quand leurs bateaux et leurs 3ébarca^Jères commencèrent l se pourrir, ils se mirent à construire des factoreries, et ayant alors besoin de travailleurs, arrêtèrent le courant de l’émigration vers l’Ouest. Ils prospérèrent au lieu de s’appauvrir et, plutôt que de s’abandonner à leur mécontentement politique, ils inaugurèrent une nouvelle phase d’activité pour les journaux et la littérature, prêtant leur attention aux réformes philanthropiques et s’intéressant de nouveau aux controverses religieuses. Et c’est de cette manière qu’en 1828, lorsque Jackson fut élu Président, la Nouvelle-Angleterre était habitée par une population compacte, homogène, douée de nombreuses qualités morales et intectuelles, d’un caractère entreprenant, intéressée il ses affaires et n’ayant que dédain pour les « barbares » du dehors.

Nous avons vu que, sous le règne des Malher, l’ortho-

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