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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/276

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268 LA PERIODE LOCALE (1830-1865)

l’Europe en 1826. Il y resta trois ans, s’adonnant principalement, comme Irving, à la culture romantique, plutôt que, comme Ticknor, à l’érudition allemande. Il passa cependant quelque temps en Allemagne ; mais l’influence allemande, qui par la suite s’affirma, lut d’abord neutralisée par celle de la France et de ses voisines, l’Espagne et l’Italie. Tout en étudiant avec zèle la langue et la littérature des pays qu’il traversa, Longiellow se pénétra également de l’esprit national de chacun d’eux — il fut tout ensemble pèlerin sentimental et étudiant. Son Outre-mer, a Pilgriinage heyoncl the Sea (1835), tel qu’il fut tiré de ses articles de magazines, ne démontre pas qu’il ait beaucoup mieux qu’Irving apprécié le charme de l’ancien continent ; mais il prouve que Longfellow appartenait à une génération nouvelle, plus impressionnable, pour ne pas dire plus sentimentale. On y trouve également les preuves de ce désir de culture étrangère, si caractéristique de cette époque transcendantaliste avec laquelle, au point de vue philosophique et Imaginatif, Longfellow avait pourtant si peu d’affinités. Si donc cette œuvre peut sembler à présent d’une faiblesse toute juvénile, son importance d’actualité pour les contemporains encore un peu primitifs de Longfellow ne peut être mise en doute.

De 1829 à 1834 il mène la vie routinière du professeur, se heurtant à d’autant plus de difficultés que son programme était relativement nouveau. 11 traduisit et rédigea les manuels et ouvrages indispensables pour ses élèves, prépara ses cours, écrivit des articles de revue sur des sujets spéciaux qui embrassaient toute la littérature européenne, — du moyen âge jusqu’à son temps — bref, se montra professeur et homme de lettres dans toute l’acception du mot. 11 fit à la même époque un