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On les nomma Actiaques, parce qu’ils se célébroient près de la Ville & du Promontoire d’Actium. Quelques Auteurs ont cru, & Virgile semble l’insinuer, qu’Auguste est le Fondateur de ces Jeux, en mémoire de la fameuse bataille d’Actium, qu’il gagna contre Marc-Antoine ; mais il est sûr qu’il ne fit que les rétablir, ainsi que l’Empereur Julien le fit encore dans la suite. Au reste, c’est un mécompte grossier de dire que Virgile semble insinuer qu’Enée les avoit fondés, parce qu’il dit, Aen. III. v. 280.

Actiaque Iliacis celebramus littora ludis.

Il est vrai qu’il fait allusion aux jeux Actiaques, mais ce n’est que pour faire honneur à Auguste, qu’il attribue au Héros dont il tiroit son origine, ce que cet Empereur avoit institué, selon la remarque de Servius. Voyez sur ces jeux Meursius de Graec. fer. au mot, p. 12. Les années Actiaques, Anni Actiaci, sont les années d’une époque que l’on commence à la bataille d’Actium, & qu’on appelle l’Ère d’Auguste. Les années Actiaques commencent en automne.

Actiaque est aussi un terme de Chronologie. On compte les années Actiaques du jour de la bataille d’Actium, que l’armée d’Auguste, commandée par Agrippa, gagna contre Marc-Antoine, l’an 723. de la fondation de Rome, le 2 Septembre, quatorze jours après une éclipse de soleil ; ce qui fait dans l’Histoire une époque qui sert beaucoup à la Chronologie.

ACTIEN, enne, adj. Qui est d’Actium. Le Temple d’Apollon Actien étoit très-riche & très-bien bâti. T. Corn.

Le nom Actium vient du Grec ἄϰτη, qui signifie, rivage, d’où se forme ἄϰτης, qui est sur le bord de la mer.

ACTIF, ive, adj. Agissant, ce qui communique un mouvement. Actuosus. Le feu est le plus actif de tous les élémens. Les principes actifs, selon les Chymistes, sont l’esprit, l’huile, & le sel ; parce que ces parties étant dans un grand mouvement, elles causent de l’action dans les autres corps. Harris.

Actif, qui consiste dans l’action. Activus. La vie active, qui consiste dans les actions, est opposée à la contemplative, laquelle consiste dans les pensées.

Actif, se dit figurément d’un esprit prompt, vif, pénétrant, plein de feu : l’esprit d’une femme de la Cour est plus vif, & plus actif, que celui d’une Paysanne. Le Ch. de Mer. On le dit d’un homme diligent, laborieux, vigilant. Vous avez besoin d’un homme actif, pour pousser cette affaire avec chaleur.

En termes de Pratique, on dit que dans une élection un homme a voix active & passive, lorsqu’il a droit de donner sa voix pour l’élection, & qu’il peut être élû ; qu’un marchand a des dettes actives & passives, lorsqu’il doit, & qu’il lui est dû.

Actif, ve, adj. Terme de Grammaire, qui a une signification active, & qui sert à expliquer & à marquer les actions. Verbe actif, signification active, conjugaison active ; c’est-à-dire, du verbe. Il y a des mots qui ont deux significations ; l’une active, l’autre passive, comme union, diminution, &c. Il se dit aussi de certains adjectifs verbaux. Secourable est un adjectif verbal actif, parce qu’il a une signification active ; au lieu que Aimable est un adjectif verbal passif, parce qu’il a une signification passive.

Actif, est aussi subst. m. & signifie un verbe actif, ou la conjugaison active d’un verbe. Il y a des verbes qui n’ont point d’actif. Il y a trois sortes de verbes actifs. Le transitif, quand l’action passe dans un sujet différent de l’agent : Punir un criminel. Le Réfléchi, quand l’action retourne sur l’agent : Je me promène. Le Réciproque, quand l’action retourne réciproquement sur les différens agens qui la produisent : S’entrebattre. On se sert substantivement de ce mot : l’actif régit l’accusatif.

ACTION, s. f. Manière de la cause qui agit ; acte, mouvement de la puissance active. Actio. L’action violente du feu réduit tous les corps en cendre. Rien ne se fait dans le monde que par l’action des corps agissans sur les patiens. On admet en Physique l’action & la réaction des corps. ☞ Rien n’est si faux ni si extravagant que ce que dit Saint Evremont, que s’il faut aux causes secondes un concours pour agir, il n’y a rien de réel dans le monde. Dès-lors que

deux causes concourent ensemble pour produire un effet, cet effet n’est-il plus réel ? Deux hommes portent un poids qu’un d’eux ne pourroit porter seul, le poids n’est-il pas réellement porté ? N’est-ce qu’une représentation de théâtre ! Il faut une action immédiate du S. Esprit sur la volonté, pour la détacher des choses sensibles, & vaincre son inclinaison au mal.

Etre en action, signifie se remuer, être en mouvement, s’agiter. Cet enfant est vif, & toujours en action. Se mettre en action, c’est commencer à agir. On voit des hommes qui brillent dans le mouvement, & dans l’action, & que le repos obscurcit, & anéantit. Bourd. ☞ On dit que des troupes commencent à entrer en action, pour dire qu’elles commencent à agir, à entreprendre. Acad. Fr.

Action, se dit aussi des gestes, de la contenance, & de la manière avec laquelle on prononce, ou on fait quelque chose. C’est un étourdi, qui n’a point d’action, ni de contenance arrêtée. J’ai remarqué qu’il parloit avec action ; c’est-à-dire, avec chaleur. ☞ Il étendoit la main en action d’écrire. Bourd. C’est-à-dire, comme un homme qui écrit.

Action, se prend encore pour cette partie extérieure de l’Orateur qui comprend le mouvement du corps & les gestes. Cet Avocat a l’action belle. Il n’y a rien de plus nécessaire à un Orateur que l’action : elle fait une partie de l’éloquence ; & si elle n’en fait pas toute la force, elle en fait tout l’agrément.

☞ Un Orateur qui a l’action belle, a un grand avantage. Cicéron l’appelle l’Eloquence du corps. Quintilien s’est fort étendu sur l’action de l’Orateur ; mais ses préceptes ne regardent que le Barreau. Le meilleur ouvrage que nous ayons sur cette matiére, est celui du Ministre Michel le Faucheur, intitulé de l’Action de l’Orateur, ou de la Prononciation & du Geste, imprimé sous le nom de Valentin Conrard, célébre Académicien, in 12. Paris, 1657. Le Poëme du P. Sanlecque qui a pour titre, Poëme sur les mauvais gestes de ceux qui parlent en public, & sur-tout des Prédicateurs, est sur le même sujet : aussi-bien que le Poëme de M. Boyer de l’Académie Françoise, Caractère des Prédicateurs. Deux ouvrages encore excellens sur cette matiére, sont le Traité du Récitatif, par M. de Grimarets, in-12. 1707. & les Pensées sur la Récitation, par M. Riccoboni. C’est du concert de la voix, de la prononciation, des yeux & des bras, que résulte l’action parfaite de l’Orateur. Riccoboni.

Action, se dit encore de l’intrigue, & de la représentation d’une pièce de théatre. Il faut donner de la chaleur à l’action théatrale. Corn. L’unité d’action est l’une des principales règles du poëme épique ? & les épisodes ajoûtés à l’action principale, ne doivent point corrompre cette unité. Le Bos. La durée de l’action pour le poëme épique n’est point fixe, ni déterminée ; mais l’action tragique doit être renfermée dans le temps qu’il faut au soleil pour fournir sa carrière. Id. Le poëme théatral est d’autant plus parfait, que l’action qui en compose le sujet comprend moins de temps, pourvu que d’ailleurs elle soit d’une juste grandeur. Menag. Les anciens Tragiques n’ont pas toujours contraint ou renfermé l’action dans l’espace de douze heures. Id. Racine, exact imitateur des Anciens, a suivi scrupuleusement la netteté, & la simplicité de l’action. La Bruy.

Action, se dit aussi de toutes sortes de procès qu’on intente. soit en matière civile ou criminelle. En général il n’y a que deux sortes d’actions ; l’une sur la chose, & l’autre contre la personne, d’où résulte une troisième sorte, qui est l’action mixte, laquelle a pour objet la personne & la chose. Une action personnelle, est celle qui attaque seulement la personne : action réelle, celle qui l’attaque à l’égard des fonds qu’elle possède ; comme est l’action hypothécaire, ou en déclaration d’hypothèque : action mixte, celle qui est réelle & personnelle. Les personnelles se divisent en actions civiles, & en actions criminelles, selon qu’un procès est civil, ou criminel. Il y a des actions mobiliaires & immobiliaires. Les actions réelles sont de deux sortes ; l’une est l’action possessoire, ou de réintégrande, qui est celle où il s’agit seulement de la possession. Action pétitoire, est celle qui est intentée pour la propriété d’un héritage contre le possesseur, ou le détenteur, pour le contraindre à la resti-


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