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VII

Paris, 3 000 prospectus[1]. Au 10 juillet j’avais déjà reçu quarant-trois lettres d’ouvriers, tant de Paris que de la province ; trente-cinq ouvriers, appartenant à tous les métiers, s’étaient présentés chez moi dans le but de m’offrir leurs services pour la cause. — J’acceptai leur bon vouloir et les chargeai de vendre le petit livre à d’autres ouvriers. Tous comprirent parfaitement l’importance que j’attachais à ce que le petit livre arrivât droit à son adresse, dans le fond des casquettes.

Je me plais à le reconnaître, ces ouvriers propagèrent le livre avec beaucoup de zèle, — et je dois dire aussi qu’il leur fallut dans cette circonstance faire preuve de dévouement et surtout d’une grande patience ; car ce n’est pas un petit travail de convaincre les ouvriers (je parle de la masse), de leur faire comprendre certaines idées fondamentales, et surtout d’obtenir d’eux qu’ils lisent un livre sérieux.

Dans l’espace de cinq mois il a été vendu par des ouvriers à d’autres ouvriers de huit à neuf cents exemplaires du livre de l’UNION OUVRIÈRE. — Jusqu’à

    l’union universelle des ouvriers et ouvrières sera possible, et alors, mes frères, nous serons sauvés.
    Agréez, messieurs, les salutations cordiales de celle qui est
    votre sœur en l’humanité,

    Flora Tristan.

    P. S. Voyez quel sera le nombre d’exemplaires que vous croirez pouvoir placer parmi les ouvriers, et écrivez-le moi, je vous les enverrai par le roulage ou la diligence, afin d’éviter les frais de poste qui sont énormes. Lorsque le tout sera vendu, vous me ferez passer l’argent provenant de cette vente.

  1. Le prospectus était le résumé qui se trouve à la page 108.