Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/150

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Ô monts silencieux et calmes, où jamais
Ne montent les clameurs des cités et des plaines,
Ô neige toujours pure, ô forêts toujours pleines
De murmure ineffable et de recueillement,
Me mettrez-vous au cœur un peu d’apaisement ?

Il reste plongé dans une contemplation muette et délicieuse. Après un moment.
C’était, je m’en souviens, par une nuit semblable,

Qu’elle laissa tomber de sa bouche adorable
Dans mon cœur enivré l’inoubliable aveu !
C’était… Mais qu’ai-je dit ?

Refermant la fenêtre avec violence.
C’était… Mais qu’ai-je dit ?Ô nature de Dieu !

Quand je viens te prier d’apaiser mon supplice,
De mon coupable amour tu te fais la complice.

Soudain, on entend frapper discrètement à la porte de la cellule.
On frappe !… Le Prieur déjà reviendrait-il ?…

Ferme-toi bien, mon cœur, à son regard subtil.

Il va ouvrir.

Scène III

RAOUL, LOUISE
Louise entre enveloppée dans un immense manteau d’homme laissant à peine voir son visage.
LOUISE.

Raoul !