Tu m’aimes, je le sais… je le sens !
Par lui j’ai pu fermer, entrant dans ce séjour,
Mon souvenir au monde et mon cœur à l’amour.
Je ne vous aime plus.
Tu me caches en vain l’amour qui te dévore ;
J’en crois tes yeux, j’en crois ton trouble et ta pâleur,
J’en crois ton premier cri d’ivresse et de bonheur
Qui t’échappa soudain quand tu me vis paraître.
Eh ! bien, oui ! j’ai menti ! Je t’adore !… Ah ! cher être
Qui, dans ma sombre nuit, t’es de nouveau levé,
Comme l’aube attendue et le bonheur rêvé ;
Chère âme, qu’en ce cloître où la tristesse habite,
L’étoile de l’amour ramène au cénobite ;
Chère absente, qui viens dans ces austères lieux
Me rendre le rayon qui tombe de tes yeux,
Et de ta bouche en fleur m’apporter le calice ;
Oui, malgré l’abstinence et malgré le cilice,
Je n’ai pu rejeter ton brûlant souvenir,