Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/158

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Voyaient reluire, ainsi qu’un lumineux fanal,
Ces mots sacrés — les tiens — « L’Amour n’est pas un mal,
Le mal étant la haine et non pas l’harmonie. »

RAOUL.

Aimons-nous, aimons-nous, puisqu’une volonté
De nous indépendante et sur nous souveraine,
Irrésistiblement vers ton baiser m’entraîne
Et te créa pour moi, de toute éternité.

LOUISE.

C’est toi ma volonté ! car loin de ta présence,
S’envole mon courage et ma bonté s’enfuit ;
Mais dès que mon destin vers toi me reconduit,
Je redeviens ardeur, dévouement, bienfaisance.

RAOUL.

Aimons-nous, aimons-nous, puisque sur mon chemin
La loi du cœur sublime et douce te ramène,
Et qu’au fond, tout au fond, la conscience humaine
Ne se sépare pas d’avec le cœur humain.

LOUISE.

C’est toi ma conscience ! et compagne fervente,
Je m’incline à ton joug adorable et fatal,
— Et comme saint François guidait sainte Chantal —
Vers un splendide hymen tu guides ta servante.

RAOUL.

Aimons-nous, aimons-nous, puisque ce martyr-là

Montrant du doigt le crucifix.
Dont cette croix a bu le sang pur goutte à goutte,