Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


« Courage, pèlerins de l’humaine vallée ;
L’exil était amer, et les bagages lourds ;
Mais voici que ma nef, d’espérance étoilée,
Vous remmène au pays sur des eaux de velours.

« Voyageurs attablés dans la terrestre auberge,
Levez-vous, sans regret et sans funèbre adieu ;
J’ai vu luire, là-bas, un phare sur la berge ;
Et nous appareillons au royaume de Dieu. »

Et la barque écoutait la neuve barcarolle ;
Et de toute souffrance harmonieux berceurs,
Les doux mots, s’égrenant en quelque parabole,
S’en allaient de son âme aux multitudes sœurs ;

Les doux mots s’égrenant, hors de la nouvelle arche,
Prenaient leur vol aimant vers des milliers de maux,
Et portaient, tendre essaim de colombes en marche,
Aux quatre coins du ciel des milliers de rameaux.


IV

Arche où sont appelés tous les hommes ; nacelle
Qui se remplit toujours et jamais ne chancelle,
Sur l’Océan du monde église universelle !!

Et toi, lac, où flotta l’esquif galiléen,
Et qui réfléchissais, miroir marmoréen,
Le visage si beau du blond Nazaréen ;