Page:Trollope - La Pupille.djvu/19

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au salon, et tout en buvant une excellente tasse de café préparé par mistress Barnes ; il s’écria :

« Maintenant, cher monsieur Thorpe, donnez-moi quelques détails, quelques éclaircissements sur les personnages auxquels je vais écrire.

— Votre curiosité ne pourra pas être satisfaite avant leur arrivée : car je connais à peine leurs noms, et, quant aux enfants, je ne sais ni leur sexe ni leur nombre. Cependant je veux bien vous dire ce que j’ai appris sur eux. Je crois vous avoir déjà dit qu’il n’y a pas de Thorpe parmi eux : car je n’ai jamais eu que quatre sœurs, et elles sont mortes depuis longtemps,

— Alors votre famille ne se compose que de leurs enfants ?

— Pas tout à fait, car j’ai encore trois beaux-frères que je dois inviter, quoique je n’aie nulle intention de leur laisser mon bien. La personne qui a épousé ma sœur aînée est M. Wilkyns. Il possède dans le Glamorganshire une petite propriété qui rapporte 1500 guinées par an. Il a, si je me le rappelle, trois filles auxquelles je n’ai pas le désir de léguer quoi que ce soit ; cependant je veux qu’elles viennent.

— Alors ces trois personnes sont mises par vous hors de concours. Cela simplifiera notre tâche. Mais n’avez-vous pas de neveux ?

— Si, ma sœur Marguerite a laissé deux fils ; mais je ne sais ce qu’ils sont devenus ; elle est morte en donnant naissance à son dernier enfant. Son mari est un M. Spencer qui a une belle place au Trésor et qui vit à Londres. Mary, ma seconde sœur, épousa un officier, le major Heathcote, et le suivit aux Indes où elle mourut. Elle laissait une masse d’enfants dont la plupart sont morts ; son mari se remaria presque immédiatement, et a maintenant dix fois plus d’enfants, quoiqu’il soit, dit-on, assez pauvre. Jane, ma plus jeune sœur, fit un