Page:Trollope - La Pupille.djvu/37

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garçons dans une bonne école ou dans une école vulgaire. Ne pensez-vous pas ainsi, sir Charles ?

— Je suis sûr que je serais de votre avis, mademoiselle, si je comprenais ce que vous voulez dire ; mais vous seriez bien bonne de m’expliquer ce que vous entendez par une école vulgaire.

— Je déteste les explications sir Charles ; nous autres femmes nous n’avons pas besoin d’expliquer ce que nous disons. Enfin j’entends par vulgaires les écoles bon marché, je suis sûre que vous me comprenez, messieurs ?

— Mais certainement, s’écria Benlinck ; mademoiselle veut dire Winchester, Westminster, Harrow, Shrewbury, Rugby et toutes les autres institutions.

— Je comprends, répondit sir Charles en souriant ; vous traitez d’école vulgaire et de bas prix tous les collèges du monde, excepté celui auquel vous appartenez. N’est-ce pas cela ? »

Avant que le jeune homme répondît quelque bêtise, que le dépit n’aurait pas manqué de lui faire trouver, son père, se tournant gracieusement vers sir Charles, entama la conversation avec lui.

« Vous êtes bien bon, sir Temple, de causer avec mes fils. Voulez-vous me faire l’honneur de trinquer avec moi ? Et quand vous reverra-t-on à Florence maintenant ? »

Le dîner se passa ainsi ; puis, à un signal donné par mistress Heathcote, les dames rentrèrent au salon, laissant le major, M. Spencer, Charles et leur hôte causer ensemble, et M. Wilkyns boire et dormir, dormir et boire.

Algernon alla se blottir sur un canapé dans le salon, et les jeunes Spencer restèrent auprès du dessert, ayant aussi le vin de Champagne à leur portée.

Le salon, meublé avec élégance, était brillamment éclairé, non pas avec des lampes, car M. Thorpe trouvait