Page:Trollope - La Pupille.djvu/83

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— Alors l’expédition ne vous plaisait pas beaucoup, Algernon ?

— Non, monsieur, je ne pouvais en supporter l’idée ; venir ainsi se faire examiner par un oncle qui ne vous connaît pas, cela ne me paraissait pas fort agréable. Du reste, nous n’avons jamais rien envié, Florence ni moi ; et, maintenant que nous savons que nous n’avons plus de chances, nous sommes plus tranquilles qu’auparavant.

— Qu’entendez-vous donc dire, Algernon ? En quoi n’auriez-vous plus de chances ?

— J’ai peut-être tort de vous parler si franchement : vous êtes tellement au-dessus de moi par la fortune, le nom et la position !

— Parlez, mon ami, et expliquez-vous.

— Eh bien ! sir Charles, la question importante est résolue déjà, et je dis que Florence, moi et cinq autres ici, nous ne devons plus penser à ce qui fait l’objet de ce voyage.

— Mais je ne vois rien de cela, mon cher Algernon, et je vous engage à ne pas adopter ces idées-là. Je connais très-bien mon ami Thorpe, et je vous assure qu’il n’a pas fait encore son choix. »

Algernon partit d’un éclat de rire nerveux.

« Voulez-vous me confier le nom de la personne que vous supposez devoir hériter de Combe ? demanda sir Charles.

— Il vous serait bien facile de le deviner ; essayez, sir Charles.

— Dites-le-moi, cela vaudra mieux.

— Comptez-vous aller à l’église ce soir, monsieur ?

— Certainement ; ne pouvez-vous me répondre que si je reste ici ?

— Pas exactement. Je voulais seulement vous fournir l’occasion de juger par vous-même. Moi je n’irai pas à