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Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/116

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brouillé avec son neveu. Il savait également que George, dans son aveugle entêtement, ne ferait aucune démarche pour amener une réconciliation. N’était-il pas à présumer qu’une grande partie, au moins, des richesses presque fabuleuses de M. Bertram irait à sa petite-fille ? Il avait, il est vrai, un risque à courir ; mais, en toutes choses, il faut courir des risques. Il était possible, si sir Henry jouait bien la partie, qu’il aurait le tout, et qu’il se trouverait dans une position telle, que la place de solliciteur général même lui semblerait au-dessus de lui.

Toutes réflexions faites, il se décida à persévérer, en dépit de la froideur de Caroline.

Et, sa résolution étant prise, il entama un nouveau sujet de conversation.

— Somme toute, la maison vous a plu, n’est-ce pas ?

La semaine précédente, Caroline avait été voir la nouvelle maison d’Eaton-Square.

— Oui, elle m’a beaucoup plu. Elle est charmante, sous tous les rapports. Mais je crains qu’elle ne soit bien coûteuse. C’était là un sujet sur lequel Caroline pouvait parler.

— Pas excessivement, dit sir Henry. On ne peut pas s’attendre à avoir une maison pour rien à Londres. Je crois que, si je puis payer comptant, je ferai une bonne affaire. L’important, c’est qu’elle vous plaise.

— J’en ai été enchantée. Jamais je n’ai vu de plus jolis salons ; et, pour Londres, les chambres à coucher sont très-grandes et très-aérées.