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Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/153

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son gilet de soirée, fait avant le bill de Réforme, et ses souliers les plus neufs qui criaient encore plus que leurs aînés quand il marchait. Mais quand un homme peut donner des millions à un nouveau couple, personne — pas même les demoiselles d’honneur — ne se préoccupe de ses habits.

Et voici comment il les bénit — sans pourtant leur prendre les mains, car son infirmité l’obligeait à se servir de béquilles.

— Je vous fais compliment, sir Henry, — de votre femme — de tout mon cœur. C’est une belle mariée et qui saura bien tenir sa place dans le monde. Bien que vous soyez riche, vous ne la trouverez pas trop dépensière. Sa dot n’est pas grand’chose pour un homme comme vous, mais, enfin, elle aurait pu avoir moins encore, n’est-ce pas ? ha ! ha ! ha ! Si peu que ce soit, cela aide toujours — cela aide toujours. Et elle n’amènera pas de dettes à sa suite ; je vous en réponds. Elle tiendra bien votre maison, et votre argent aussi ; — mais je pense que vous ne lui donnerez pas votre argent à garder.

— Et vous aussi, je vous félicite de tout mon cœur, mylady Harcourt. Vous avez bien fait — bien mieux que nous ne pensions… vous et moi. Quant à moi, j’étais une vieille bête (M. Bertram songeait sans doute à sa dernière entrevue avec son neveu). — Oui, bien mieux… bien mieux. Votre mari est un homme d’avenir, et il sera un jour un homme riche. J’ai toujours pensé que le barreau était bon pour ceux qui savaient y gagner de l’argent. Votre mari sait à merveille