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Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/230

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que de bien. Bertram ne revint pas à Eaton-Square tant qu’elle y fut ; mais, elle partie, il recommença aussitôt ses visites.

Ce court entretien à voix basse qui avait eu lieu entre Bertram et lady Harcourt — ce rapide instant d’épanchement — qu’Adela avait remarqué, avait attiré aussi l’attention de sir Henry, et pourtant, bien peu de paroles avaient été échangées.

— Lady Harcourt, avait dit Bertram, comme vous vous acquittez bien de votre rôle de maîtresse de maison.

— Vous trouvez ? avait-elle répondu. Que voulez-vous ? il faut bien savoir faire quelque chose.

— Voulez-vous donner à entendre que vous n’excellez que dans la représentation ?

— Mon Dieu, oui ! à peu près — si cela peut s’appeler exceller.

— J’aurais cru… et il s’arrêta.

— J’espère que vous ne venez pas pour me faire des reproches, dit-elle.

— Vous faire des reproches ! non ; mes reproches, qu’ils soient muets ou explicites, ne s’adressent jamais à vous.

— Alors, vous êtes bien changé, avait-elle répondu. Après avoir dit ces mots d’une voix si basse qu’elle était à peine intelligible, elle s’était levée et s’était dirigée de l’autre côté du salon vers une dame à qui elle devait faire accueil. Ce fut bientôt après ce court dialogue qu’Adela vint parler à Bertram.

Celui-ci avait employé plus d’une longue et triste