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Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/294

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CHAPITRE XXXIX

LES DEUX VEUVES.

L’hiver tirait à sa fin et nos voyageurs résolurent de retourner en Angleterre. Si peu agréable que fût le séjour du Caire, il avait, du moins, servi à rétablir la santé d’Arthur Wilkinson. Bertram commençait à se lasser de vivre dans un pays où les femmes se cachent le visage avec de longues bandes de calicot sale qu’elles nomment des voiles, et où le peu qu’on aperçoit des visages féminins ne donne nulle envie d’en voir davantage. Quant à Wilkinson, depuis la conversation qu’il avait eue avec son cousin auprès des Pyramides, il lui lardait de ressaisir ses droits au presbytère de Hurst-Staple. Ils décidèrent donc de commencer leur voyage de retour vers le milieu de mars, mais auparavant ils voulurent voir Suez.

Aujourd’hui on va du Caire à Suez comme on va de Londres à Birmingham, c’est-à-dire en chemin de fer ; dans ce temps-là on faisait le voyage dans des boîtes en bois que traînaient des mulets à travers le désert.