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gómez arias.

d’un seul crime, et la malheureuse victime de ce crime était innocente. L’union de ma mère ne fut jamais bénie par la religion, et je naquis méprisé par les riches, montré au doigt par les enfans, et même raillé par les mendians : mais la nature, en me créant un objet de mépris, me donna des sentimens bien différens de ma position, et me doua de bien plus de noblesse et de force de caractère que n’en ont ceux qui affectaient de me dédaigner insolemment. Je ne connais pas mon père, et je n’ai jamais désiré savoir le nom de celui qui avait fait mon malheur et qui n’avait droit qu’à la malédiction de son fils ; tout ce que je sais c’est qu’il était noble, mais je n’ai jamais compris ce qui avait pu le porter à abandonner son enfant avec une barbarie si dénaturée. Je fus élevé comme domestique dans la maison du père de mon ennemi mortel, Don Lope Gómez Arias ; et j’y étais conti-