Page:Tsubouchi - Ourashima.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 26 —

  Malgré sa godille très, très longue,
  Il a peine à passer son bateau.

(Le bruit des vagues et du vent soufflant dans les pins se mêle à la chanson. La draperie du fond se lève lentement.)

Scène PREMIÈRE

trois pêcheurs

À droite de la scène, deux ou trois pins poussés sur des gradins naturels montent jusqu’au fond de la scène. Ces pins, très vieux, laissent tomber de grandes branches jusqu’à terre. La plage, qui commence à ces pins, s’étend jusqu’au côté opposé. À gauche, au bord de la mer, deux bateaux de pêche à demi tires, et au delà, de grands rochers. Au milieu de la scène, près des pins, des filets sont étendus, exposés au soleil. Au fond, de droite à gauche, à perte de vue, l’Océan.

C’est la fin de l’automne, au crépuscule. Le soleil, déjà couché, a laissé le ciel d’un rouge fané qui se reflète sur les pins et sur la mer, tandis que le croissant de la lune monte à l’orient au-dessus des rochers. Les nuages passent rapides et de temps à autre voilent la lumière de la lune. Les murmures du vent dans les pins accompagnent le bruit des vagues.

La chanson des matelots va finir. Sur la scène, trois pêcheurs d’un certain âge tirent un petit bateau au pied d’un pin en criant : « Eh ! Eh ! » En même temps, derrière la scène, la chanson s’achève et une autre commence.

la chanson (air d’Ohiwaké)

 C’est le vent de la séparation,
 Résigne-toi !