Page:Tsubouchi - Ourashima.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 45 —

dant la tempête, mais j’ai pu nager et arriver heureusement sur cette plage…

le chant (l’air de Nagaouta)

La lune se plonge dans les vagues et la nuit de jais s’étend de tous côtés. Mon cœur aussi est saisi par les ténèbres et ne peut plus me servir à me diriger.

(Pendant ce chant, la jeune fille se redresse ; Ourashima, en extase, gardant son couteau à la main, ne cesse de la regarder. Enfin, il laisse tomber le couteau ; car, fasciné, il ne peut plus détacher ses yeux de la jeune fille qui danse.)
le chant (l’air d’Itchu)

Oh ! est-ce un rêve ? Ou la vision apparaît-elle encore à mes yeux ?

(Ourashima se lève et danse avec la jeune fille. Un des vêtements de celle-ci glisse à terre et elle apparaît, plus jolie encore, dans un nouveau costume.)
le chant (l’air de Nagaouta)

À qui me conflierai-je ? Je ne sais ! Au delà des vagues, dans une île, se trouvent mon père que j’ai quitté depuis longtemps et que j’aime, et ma pauvre mère qui m’attend toujours toute saisie d’angoisse lorsque le vent souffle à travers les pins de la plage.

(Ourashima danse avec l’inconnue comme dans un rêve.)

la jeune fille

Conduisez-moi dans mon pays.