ACTE TROISIÈME
Pendant l’entr’acte, la musique continue, évoquant le bruit de la mer.
Ensuite derrière le rideau s’élève la chanson suivante que martèle le pas des danseurs.
La nuit s’oppose au rendez-vous d’amour,
Et il y a six difficultés
La pluie, la grêle, la rosée,
Et du mur la clôture.
Et puis le chien qui aboie.
Et surtout les rayons de la lune,
Et surtout les rayons de la lune !
Scène PREMIÈRE
L’enclos d’un temple shintoïste au soir de la fête du printemps. Il est minuit. De-ci de-là, des groupes de paysans, parmi eux, quelques enfants et une vieille femme. Tous chantent et dansent. Au milieu de la scène, éclairé par la lumière de la lune, un cerisier centenaire, au tronc énorme, étend de tous côtés ses branches en fleurs. Quand celles-ci se balancent et s’inclinent à la brise de la nuit, il semble que des nuages roses descendus du ciel flottent sur la forêt, ou encore qu’une main invisible agite doucement un dais royal. Sous le bouquet des branches, une verte pelouse de gazon.