Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/659

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de l’année 1762, une diminution de 190,000 liv., l’imposition effective de ladite année n’a été que de
2,002,375 l. 18 s. 4 d.
    De sorte que, si l’on imposait en 1763 la somme de
2,186,646      2     6    
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qui sera portée par les commissions du Conseil, il y aurait une augmentation réelle de
184,270 l.   4 s. 2 d.
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Après ces observations préliminaires, nous allons rendre compte de l’état où se trouve la récolte, en parcourant chacun de ses objets.

Froments et seigles. — Malgré les pluies fréquentes de l’hiver dernier, la terre présentait au printemps les apparences d’une production assez abondante ; mais la sécheresse qui a régné pendant les mois d’avril, mai et juin, a réduit la récolte aux deux tiers d’une année ordinaire ; il faudra de plus, dans la plus grande partie de l’Angoumois, de cette récolte ainsi réduite, soustraire encore un tiers pour le dommage causé par les papillons de blé, fléau particulier de cette province, et prodigieusement favorisé par les chaleurs humides du mois d’août.

Avoines. — Cette espèce de récolte a totalement manqué dans les élections de Limoges, de Tulle et de Bourganeuf ; il n’y a que dans celle d’Angoulême et de Brive où elle ait mieux réussi, et où elle a donné un peu moins de la moitié d’une année commune.

Orges et baillarges. — Cette production n’est d’aucune considération dans les élections de Limoges, de Tulle et de Brive ; il ne s’en sème point dans celle de Bourganeuf ; il n’y a que dans l’élection d’Angoulême que l’on en recueille. Elle a donné le tiers.

Blés noirs et blés d’Espagne. — Après le seigle, le blé noir est le plus important pour les élections de Limoges, de Tulle, de Brive et de Bourganeuf, et le blé d’Espagne ou de Turquie tient le même rang dans l’Angoumois, après le froment. Les chaleurs continuelles et excessives des mois de juin et de juillet avaient empêché ces deux espèces de grains de germer ; mais les pluies survenues dans les premiers jours d’août donnent lieu d’espérer une bonne récolte de blé noir, si les gelées d’automne ne détruisent cette espérance. Ce grain y est très-exposé, parce que la récolte en est toujours fort tardive ; et il le sera d’autant plus cette année, que la sécheresse en a beaucoup plus retardé qu’à l’ordinaire les premiers progrès. À l’égard