mieux que personne, régler et surveiller de près les travaux et les secours à donner aux pauvres de leur quartier ; que les travaux et édifices publics, les quais, les ports, le pavé, doivent regarder les officiers municipaux chargés d’en rendre compte aux députés des paroisses, et que, quant à la répartition des impôts, elle se trouvera faite comme dans les campagnes par la distribution des voix.
C’est une chose très-fâcheuse qu’actuellement la plupart des villes soient considérablement endettées, partie pour des fonds qu’elles ont prêtés au gouvernement, et partie pour des dépenses en décorations, que des officiers municipaux qui disposaient de l’argent d’autrui, et n’avaient point de compte à rendre aux propriétaires, ni d’instructions à en recevoir, ont multipliées dans la vue de s’illustrer, quelquefois de s’enrichir.
De ces deux classes de dettes, la première est la moins embarrassante. La plupart des villes qui paraissent chargées de grosses rentes pour le gouvernement n’ont fait que lui prêter leur nom, et leurs rentiers se trouveront aussi bien payés quand ils le seront directement par Votre Majesté, qu’ils le sont par l’entremise des hôtels de ville auxquels il faut en faire les fonds.
Quant aux dettes que les villes ont faites pour leur compte, et dont elles acquittent aujourd’hui les intérêts avec des octrois très-nuisibles au commerce, à la distribution naturelle des richesses, et aux revenus de Votre Majesté, je penserais qu’il faudrait supprimer ces octrois, et qu’en remettant l’administration municipale entre les mains des propriétaires, on trouvera beaucoup d’autres facilités pour le payement des dettes des villes. Par exemple, si l’on établit sur chaque paroisse, au moyen de l’assemblée des propriétaires, une administration pour les pauvres malades, on pourra les faire visiter chez eux. Ils y seront mieux soignés, et plus aisément guéris ; parce que leurs propres facultés se joindront à la charité publique pour améliorer leur sort, parce qu’ils n’y gagneront pas une complication de maux, parce que leur famille subsistera de la viande nécessaire pour leur faire du bouillon. Et ils coûteront bien moins, parce qu’il ne faudra pas entretenir des édifices immenses pour les loger. — Cette meilleure et plus secourable administration débarrassera, rendra vacantes dans toutes les villes des maisons considérables qui deviendront à vendre, et qui contribueront pour de fortes sommes à l’acquittement de leurs dettes. On peut y joindre dans plusieurs