d’entre elles, et dans les plus endettées, les greniers d’abondance qu’elles ont entretenus, et qui n’ont jamais servi qu’à leur faire paver les grains plus cher, à en détériorer la qualité, à diminuer l’approvisionnement réel, à faciliter des malversations qui ont notablement accru les dettes elles-mêmes. Peut-être se trouvera-t-il par la suite quelques autres édifices publics que Votre Majesté pourrait leur abandonner. Une véritable municipalité composée de propriétaires, ou d’officiers qui leur devront compte ; qu’ils pourront changer tous les ans s’ils n’approuvent pas leur conduite, et poursuivre s’ils les trouvent en fraude, une telle municipalité trouvera bien les moyens de vendre à toute leur valeur les bâtiments qui lui seront dévolus. Et quant à ce qui pourrait rester à quelques villes, de dettes qui ne seraient pas celles de l’État, après celles acquittées par la vente des bâtiments qu’elles peuvent réclamer, leur municipalité en demeurerait chargée ; les intérêts seraient payés, et un vingtième des capitaux remboursé tous les ans par les citoyens propriétaires, en raison de la distribution de leurs voix.
De cette manière, le commerce sera infiniment plus libre, et les villes seront dès ce moment, puis chaque année, de plus en plus soulagées ; car, pour peu que la valeur des édifices ou des terrains qu’elles auront à vendre égale une année des arrérages qu’elles ont actuellement à payer pour faire la première avance d’un vingtième du capital, les intérêts de leurs dettes s’affaiblissant ensuite d’un vingtième tous les ans, d’année en année, la contribution à fournir par chaque propriétaire diminuera de même ; et en vingt années, toutes les villes seront quittes. La répartition de leur revenu municipal se fera comme celle du revenu royal par la distribution des voix civiques, et la perception, étant toujours assurée par privilège sur les loyers, coûtera le moins qu’il sera possible de frais de contrainte. La municipalité elle-même aura le plus grand intérêt à réduire au plus bas ceux de recette et de comptabilité.
Les denrées dégagées d’octrois rendront la subsistance du peuple plus facile, et assureront en même temps aux cultivateurs des profits qui augmenteront l’aisance et le revenu des campagnes.
Les villes ainsi arrangées dans leur intérieur, et la barrière que les octrois mettent entre elles et les campagnes détruite, il ne restera plus qu’à les lier au système général par les élus ou députés qu’elles